dimanche 23 décembre 2018

Daphné - Une mini-nouvelle et une illustration de Guillaume Jentey.

J'ai écrit ce qui suit pour servir d'introduction à un scénario pour une joueuse se déroulant sur Libreterre. Ce scénario sera très probablement publié dans l'Echo des Folandes n°1 (ou un des suivants). En attendant, voici l'histoire...

« DAPHNÉ ! »
Les mots de ta terrible daronne, Philipinne de Puydent, ont claqué telle une gifle...
« Dans le débarras... Tout de suite ! »
Non... NON !
Hélas, seule une petite voix dérisoire dans ton esprit proteste. Tu as déjà pris l’escalier pour descendre dans ce que la baronne appelle « débarras » mais qu’il serait plus simple et surtout plus réaliste de nommer « Salle de torture ». Tu n’as pas le choix. Face à elle, ta volonté n’est plus qu’un lointain souvenir...

- Je t’ai vu sourire au livreur à qui tu as ouvert la porte tout à l’heure.

Tu ne sais que dire.
Il était mignon, ce gamin. Une bouille toute ronde, des jolies joues pleines de taches de rousseur.
Il t’a rappelé ton frère cadet, Pol, avec qui tu aimais tant jouer.
Avant.
Avant que ce foutu mage t’arrache aux bras de tes parents en pleurs et te passe ce maudit torque de soumission.

Philippine t’attend déjà, le nerf de bœuf à la main et un chiffon dans l’autre.
- Fais-toi un bâillon avec ça.  Entendre tes cris m’agace. Et si tu pleures, ce sera le double. Enlève ta robe. ENLÈVE TA ROBE, EMPOTÉE ! Voilà, maintenant, à genoux !

Un premier coup. Tu serres les dents.
Ne pas pleurer.
Ne pas lui donner cette joie.
Un deuxième.
Un troisième.
Elle tape comme une sourde.
Tu te mords la lèvre inférieure. Ne pas pleurer.

- Je ne veux pas que tu regardes les gens à qui tu ouvres la porte ! Combien de fois faudra-t-il le répéter ? Tu dois baisser les yeux, catin ! TOUJOURS !

Tu sais bien que tout cela n’est qu’un prétexte.
Depuis que son dernier amant l’a plaquée après qu’elle l’ait pressé comme un fruit, la maîtresse est encore plus acariâtre que d’habitude.
Elle passe ses nerfs ainsi.
Et toi, tu serres les dents...

- Je pense qu’on peut en rester là.

Tu ne peux t’empêcher de lever la tête en entendant cette voix que tu ne connais pas. Derrière la baronne, dans le couloir, une femme est apparue, sortie on ne sait d’où. Son accent est typique du Grand Nord. Ses yeux et sa blondeur aussi, d’ailleurs. Sa tenue n’a rien de malinchois et tu t’interroges en te demandant d’où elle peut bien venir. La porte de la maison est toujours fermée…
Une chose est sûre, le pouvoir émane d’elle comme la lumière d’un soleil au zénith.
C’est une mage puissante, peut-être plus encore que ton maîtremage, Acritarche le terrible.
Elle lève la main. Un anneau brille à son majeur.
Elle claque des doigts.
Un bruit sourd, suivi de celui de ton torque qui, brisé en deux morceaux, vient de rebondir sur le sol crasseux du réduit.

Tu es libre. LIBRE !

Philipinne reste interdite, pétrifiée.
Peut-être est-ce l’insolence du ton avec laquelle la belle magicienne a parlé.
Peut-être est-ce le choc de réaliser qu’elle est seule, entourée de deux mages, dont une qu’elle a humiliée et battue presque quotidiennement depuis six ans.

Profitant de ce silence, la dame vient vers toi, te prend la main et te sourit avec une douceur infinie.

- Daphné, je sais l’envie qui est vôtre d’étrangler, ou peut-être pire, cette vipère perfide. Mais nous n’avons pas le temps. Le portail va se refermer dans quelques secondes...

Un éclair blanc et aveuglant te contraint à fermer les yeux.

Avant que tu ne les ouvres, tu sens la chaleur sur ta peau, le vent dans tes cheveux, l’odeur du sel qui chatouille tes narines.

L’étrangère te tient toujours la main.

- Ça va aller ?

La voix est très douce, envoutante.
Tu ouvres les yeux. Tu es sur une plage de sable blond, entre l’océan d’un millier de bleus comme tu ne l'as jamais vu et une forêt aux arbres inconnus et immenses.
La femme te sourit toujours, visiblement heureuse et soulagée.
À quelques pas de vous deux, il y a un jeune homme, torse et pieds nus, habillé d’un simple pagne.
Il sourit aussi, heureux comme s'il retrouvait une amie.
Il est magnifique.
Tu ne peux t’empêcher de lui sourire aussi.
Et alors, tu réalises soudain que ta robe est restée là-bas et que tu aussi dévêtue qu’on peut l’être...





Et l'illustration réalisée par Guillaume Jentey représentant Daphné quelques jours après les événements décrits ci-dessus.


mardi 4 décembre 2018

Projets 2019 (ou 2020), un roman à venir et une recherche d'auteurs et de bêta-lecteurs

Jahyra poursuit son superbe boulot sur les illustrations de notre campagne "Mon ennemi, c'est la finance".
On devrait tenir nos délais. Croisons les doigts !

Un nouveau roman

Mon prochain ouvrage à paraître chez Stellamaris sera un roman dont le titre devrait être Le bâtard et le magicien.

Photo de Florin Gorgan sous licence CC
 Il n'est pas vraiment nouveau puisque je l'ai écrit il y a plus de vingt ans, à un moment de ma vie où les Folandes n'existaient pas encore et où le jeu de rôle n'était qu'un souvenir lointain.

Ceux qui le liront et m'ont déjà lu ne seront toutefois pas dépaysés : on y croise des héros avec peu de goût pour les richesses et le pouvoir, des fripons au grand coeur, une île qui s'appelle Libreterre (mais qui n'est pas celle que vous connaissez), on y évoque des Edrulains (beaucoup moins retors que ceux de mes ouvrages plus récents), le méchant est un marchand d'esclaves et, accessoirement, une ordure parfaitement détestable, c'est écrit  à la première personne et plusieurs personnages prennent alternativement la parole, on y rencontre des jolies femmes avec un caractère bien trempé et peu de pudeur et on y parle de polyamour. Bref, vous y serez en terrain presque connu mais pas tout à fait.

C'est beaucoup plus épique que ce que j'ai écrit par la suite, avec des batailles, des trahisons, des coups qui pleuvent et qui sont rendus. Il y a du sang et des larmes mais aussi de l'amour et des amitiés indéfectibles.

 Le roman devrait faire entre 200 et 220 pages (47 000 mots et 266 000 sec pour ceux qui aiment les chiffres).

Vous donner une date de parution serait un peu audacieux de ma part car je ne maîtrise pas les délais d'édition et de mise en page, mais j'ai bon espoir que ça sera pour le 2e ou le 3e trimestre 2019. La bête a déjà subi deux relectures complètes (une première pour me remettre dans le bain et ôter quelques erreurs, une deuxième pour chasser synonymes et lourdeurs -Merci, Antidote-). Il est donc temps de passer le bébé en d'autres mains et c'est là que j'ai besoin de vous, mes chers zélés fans, pour une bêta-lecture qui ne pourra qu'être bénéfique pour ce texte.

Donc, si le coeur vous en dit, je vous invite à prendre contact avec moi, par mon adresse mail, par les réseaux sociaux.

Edition du 23/02/2019 :  Après relecture de ce texte par deux lecteurs et réflexion, il semble que ce texte très dense mérite une sérieuse réécriture. Je préfère me consacrer à de nouveaux textes et ce sera pour plus tard... ou jamais. J'en parle ici.
En attendant, je tiens ce texte à la disposition de qui veut le lire. N'hésitez pas à me contacter si cela vous fait envie.

L'Écho des Folandes

Michel (mon éditeur, pour ceux qui ne suivent pas) et moi vous en avons déjà parlé, mais le prochain ouvrage à paraître dans la gamme Friponnes RPG sera un recueil d'aides de jeu (éléments de contexte sur les Folandes, scénarios, synopsis, règles complémentaires ou alternatives, illustrations...).

Le n°1 est en cours d'élaboration. Il est encore un peu tôt pour vous dire ce qu'il y aura dedans car cela sera fonction des autres participants (comprendre, en dehors de moi et Michel) à ce projet. Nous avons très envie de voir d'autres auteurs nous rejoindre et vous êtes donc cordialement encouragés à nous rejoindre dans cette aventure.

Il n'y a pas de deadline. J'entends ce mot (et en subis les effets désagréables) trop souvent dans mon-métier-qui-paie-les-factures pour le brandir dans mon-second-métier-qui-me-fait-du-bien. Si votre écrit n'est pas terminé pour la sortie du n°1, il le sera pour celle du n°2, ou du n°3 ou quand il sera prêt.

Car nous n'avons pas l'intention d'en faire qu'un seul. À moi tout seul, j'ai déjà assez d'idées pour en remplir 2 ou 3, donc, en s'y mettant à plusieurs !

Là aussi, contactez-moi si cette idée vous titille.

Et c'est tout ?

Et non, ce n'est pas tout. Michel et moi avons plein d'autres idées. Mais c'est trop lointain, trop flou ou trop secret pour vous en dire plus.

La seule chose que je consentirais à lâcher, c'est que ce sera en rapport avec les Folandes.

Stay tuned, comme diraient les Verougues s'ils parlaient granbreton.

dimanche 21 octobre 2018

Quelques foulancements intéressants

Notre campagne de financement pour notre campagne de jeu de rôle "Mon ennemi, c'est la finance" s'est achevée avec tous les paliers financés. Je ne m'y attendais pas. Je considérais qu'en arrivant à 50% de ce qu'on avait pu faire pour Friponnes (le jeu de rôle), le résultat aurait été tout à fait satisfaisant.

On va donc avoir un beau livre, très illustré (103 PNJ - on en avait oublié 2 dans le premier décompte -, 6 prétirés et 12 pleine page) qui devrait atteindre les 200 pages.


Un grand merci, donc.On est vraiment contents.

Maintenant, on peut faire de la pub pour les copains ou, tout simplement, pour les financements participatifs qui me semblent intéressants.

On va commencer par Oreinidia, un jeu de rôle helvète d'un jeune auteur-illustrateur. Ce projet n'est pas encore financé à l'heure où j'écris et ce serait dommage qu'il ne le soit pas. Il semble y avoir dans ce jeu une fraicheur que j'apprécie beaucoup.

Illustration de Paragon pour son jeu Oreinida

Ensuite, il y a le projet de bande dessinée de la toujours tarazinboumante Jahyra, qui n'arrête pas de devenir de plus en plus douée. C'en est presque injuste !

Illustration de Jahyra


Des jolies princesses qui s'en prennent plein la tête, voilà un programme qui est fait pour me plaire. Ça change de Walt Disney.


Michel aka Stellamaris, mon éditeur-mécène préféré, se lance dans un projet de dés FU, pour jouer avec le meilleur système du monde (entre autres, à Friponnes RPG !). Le projet est financé mais s'il atteint des niveaux intéressants (à partir de 1000 dés), il vous permet de recevoir des livres (au format epub ou pdf) en bonus. Et avec 400 livres au catalogue (dont les miens), il y a de quoi faire !



Mon petit doigt me dit que les dés seront réalisés par une maison sérieuse et pas par un atelier verougue qui emploie des esclaves...


Pour finir, un projet pour favoriser la diffuser des low-tech, qui me parait tout à fait pertinent.



lundi 1 octobre 2018

Des nouvelles de la campagne, des jolies frimousses, Octogônes et une bonne nouvelle tout court.

A-t-on passé la phase de la campagne que mon excellent ami Bastien "Acritarche" Wauthoz appelle "Le désert des Tartares" ?

Après un démarrage sur des chapeaux de roue, la campagne de financement pour la campagne "Mon ennemi, c'est la Finance" s'est endormi tel un gros minou paresseux alors qu'on  n'était même pas arrivé au palier nous permettant d'avoir tous nos PNJ...

Là, cela semble s'être réveillé et j'espère fort que cela va continuer ainsi avant le sprint final.

Je profite de ce post pour vous présenter quelques frimousses que vos friponnes croiseront sûrement s'ils jouent cette campagne.

Rashdeezabe, sultane du Baoubchistan sur Rahajida, qui sollicitera les friponnes au sujet d'une mine ravagée par une mystérieuse épidémie.

Son fils Akim, Edrulain et Guérisseur.



Agnar Frimannsson, officier des douanes et espion mina-rokan (enfin, contre-espion. Les espions, c'est toujours chez les autres !)


Natalia, serveuse à l'auberge "Le Sangrelin farci" où nos friponnes séjourneront. Une jolie fille, fort accorte mais pas facile. Michel et moi l'avons imaginée pour rappeler à certains joueurs les vertus du consentement ("Quand c'est non, c'est non !"). Oui, nous assumons notre sadisme...



 Aldécius Nofer, banquier repenti (il apparaît dans la Ballade de Fronin)


J'en viens maintenant à la bonne nouvelle : quand elles seront réalisées, les images seront en téléchargement libre sur le site de Stellamaris en tant qu'aides de jeu pour vous éviter de torturer vos livres et montrer toutes ces frimousses à vos joueurs dans vos parties virtuelles. Et rien (et surtout pas nous) ne vous empêchera de les utiliser à d'autres fins, y compris loin des Folandes !

Il ne tient qu'à vous, chers souscripteurs, qu'à doubler le nombre de ces illustrations en nous aidant à atteindre le prochain palier !

Michel (mon éditeur) et moi-même seront présents à la convention Octogônes à Lyon, du 5 au 7 octobre prochain. Nous y mènerons au moins 4 parties de Friponnes (hélas déjà complètes à l'heure où j'écris, mais un désistement de dernière minute n'est pas à exclure) et serons heureux de vous rencontrer pour parler de Friponnes RPG et de nos livres. Venez nombreux !

dimanche 9 septembre 2018

Une campagne de financement en cours et un fan-art

Le financement Ulule pour financer notre campagne "Mon ennemi, c'est la finance" a donc démarré mercredi et le palier de base a été atteint le jour-même.

L'état de la campagne le 9/09/2018 à 10:12

Notre campagne paraîtra donc il est probable que le palier permettant l'illustration de tous les PNJ soit atteint.

Un grand merci aux premiers souscripteurs et tous ceux qui ont relayé cette campagne. Continuez à le faire !

Je me permets de rappeler que la plupart des scénarios constituant cette campagne peuvent être joués indépendamment. A la base, ils ont même été conçus pour cela ! Donc, je tiens à rassurer ceux qui auraient peur de ne pas pouvoir la jouer dans son intégralité, il y forcément dans cette campagne un ou plusieurs scénarios que vous pourrez inclure dans vos parties.

J'en profite pour vous présenter un des personnages de cette campagne, illustré par Théo Calvet qui nous avait déjà dessiné le plan du Moulin Roux et une jolie vue d'Havredoux. C'est toujours agréable d'avoir des joueurs qui dessinent !

Airelle d'Enoch

Airelle d'Enoch apparait dans le scénario "La Loutre Avenante", quand nos Friponnes s'arrêtent dans une auberge à priori paisible, coincées par une tempête qui les empêche de rejoindre Havredoux.

Airelle d'Enoch par Théo Calvet


Accompagnée de sa grande fille Violette, une chipie qui rêve de lui trouver un amoureux espérant ainsi que sa mère lui lâchera les bottines, Airelle apparait comme une dame douce et effacée.

Qui se douterait qu'elle est une ancienne Edrulaine, guérisseuse de son état, vétéran de la guérilla anti-Verougues sur Verlande, le type même de PNJ que les Friponnes apprécient de trouver sur leur route.

A tel point que, dans la campagne à laquelle participe Théo, elle est devenue la compagne attitrée de son personnage Basile, un habile siffleur de couteaux !

Basile par Théo Calvet

Hâte de voir commet Jahyra verra ce personnage !

dimanche 24 juin 2018

Campagne en vue !

On vous l'avait promis et vous allez l'avoir !

Comme annoncé par Stellamaris, le financement participatif de la campagne pour Friponnes RPG "Mon ennemi, c'est la finance" aura lieu du 5 septembre au 10 octobre.



Dans cette campagne, nos Friponnes affronteront les terribles (et gratinées) Steffy et Julie d'Armale, des démons, des Sangrelins, des barbares cannibales, des assassins, des pirates, des banquiers et leurs sbires, des sorciers et naturellement des Verougues (Une campagne de Friponnes RPG sans Verougues manquerait de sel !), seront confrontées à des administrations tatillonnes, des flics incorruptibles (et d'autres plus souples), des servants de l'Unique plus ou moins bornés, des elfes libertins et d'autres empêcheurs de friponner tranquillement.

Elles passeront par Libreterre, Borêne, Mina-Roka, Rahajida, Entreville (plusieurs fois),  Lanareta, Xejogue, les Millîles avant de finir par Verrou. De quoi animer de longues séances de jeu mais aussi des moins longues, car une grande partie des scénarios peuvent être joués de façon indépendante (là aussi, ce fut testé) des autres.

Selon le bon vieux principe qui veut qu'on ne change pas une équipe qui gagne, cette campagne (déjà intégralement rédigée, relue plusieurs fois et jouée !) sera illustrée par la merveilleuse et tarazinboummante Jahyra prête à nous dessiner les plus adorables dames et messieurs qui soient (elle a déjà commencé, voir l'illustration qui accompagne ce billet) et des affreux vraiment moches...  ou pas !

Rendez-vous en septembre ! D'ici là, jouez bien et faites vous des câlins ! Et profitez-en pour lire la Ballade de Fronin, ce sera une bonne inspiration !

mardi 22 mai 2018

Havredoux vue par Théo Calvet

Théo est un de mes zélés fans qui incarne Basile, un circassien lanceur de couteaux, dans une de mes campagnes en cours de Friponnes RPG, qui séduit les plus beaux PNJ de ma campagne et ne résiste jamais à un p'tit verre.

Il est accessoirement fort doué avec une tablette graphique et m'a fait la gentillesse de me dessiner Havredoux comme il le voit, après un rapide échange.


Ce qui est (très) amusant avec les gens qui essaient de représenter votre univers, c'est que le résultat n'est jamais ce que vous avez imaginé mais n'est que très rarement déplaisant et peut même être, comme c'est le cas ici, carrément chouette.

Il est clair qu'on verrait plus cette ville sur les côtes de Rahajida que sur Entreville, qui doit avoir un climat plus proche de la Bretagne que de la Corse ou de l'Espagne. Mais foin de considérations géographiques et météorologiques. Le temps dans les Folandes est depuis longtemps dompté par les Mages et on peut imaginer que le protecteur d'Havredoux soit suffisament puissant pour influencer le climat de sa ville.

Grand merci, Théo !

mardi 15 mai 2018

Le Captif, un scénario pour Friponnes RPG chez Stellamaris


Nous avions promis, à la fin du foulancement de Friponnes RPG, un geste supplémentaire pour les souscripteurs, sous la forme d'un scénario.

Celui-ci est désormais disponible à la vente (pdf : 5€, papier : 10 €), après avoir été envoyé aux souscripteurs, sur le site de Stellamaris.

Oui, il s'agit encore d'un otage à délivrer, mais nous avons fait preuve d'une innovation de poids en vous proposant de ne pas délivrer une jolie jeune femme en détresse, mais un jeune homme ! Le pauvre Chico Lobo n'attend plus que vos Friponnes pour le sortir d'une situation qu'on ne saurait qualifier de confortable.

Elles croiseront (peut-être) un nain révolutionnaire avec 150 kgs de poudre dans sa cave, une sage-femme courageuse, un marchand avide et malhonnête, une serveuse fleur-bleue, un sous-officier sadique, une jolie prestidigitatrice, un officier encore plus sadique, une aimable famille de saltimbanques, des légionnaires, des miliciens... et on ne vous dit pas tout !

Ce scénario se déroule à Verlande et sera l'occasion de découvrir des paysages enchanteurs et des gens tout à fait charmants, comme la douce et délicieuse Zeldée Lajeunesse:

et, bien sûr, tout le lot habituel d'affreux antipathiques que vos friponnes ridiculiseront  avec des ruses improbables et force points de PEPS !

Merci à Jahyra, Dyson Logos et Axelle "Psychee" Bouet pour leurs illustrations, et à Michel Chevalier pour le travail d'édition.

L'aventure Friponnes RPG continue ! Stay tuned !

samedi 21 avril 2018

Lady Jahyra, Edrulaine, Diplomate et Mage de Combat



Concept: Edrulaine, Diplomate et Mage de Combat quand la parole ne sert plus à rien.

Traits : Observatrice, Rapide, Réfléchie, Cultivée

Face à l’opposition : J’étudie mon adversaire (mais j’ai besoin de temps) pour porter l’estocade.

En amour : Je suis une incurable romantique et j’aime Dames et Messieurs avec ardeur et passion.

De par ma condition d’Edrulaine, je m’interdis une relation longue mais Lokar sait seul que ce n’est pas facile tous les jours (soupir)

Équipement : Une belle collection d’armures, alliant efficacité et élégance.




Atouts et Magie (8 points) :
  • Se battre à la rapière
  • Évoluer dans le beau monde
  • ...

  • Magie de combat
  • Pesanteur
  • Magie domestique
  • Façonner la matière
  • ...



Faille : Incapable de résister à un beau plateau de fromages.


Aspects libres :


  • Ma langue est aussi acérée que mon épée
  • Imperturbable dans (presque) toutes les circonstances


Prouesse : Puisque j’ai fréquenté les meilleures écoles d’escrime, j’obtiens, une fois par session, 2 dés de bonus sans dépenser de points de peps lorsque je place une botte dans un combat face à plusieurs adversaires


Née sur Verlande dans une famille d’artistes, la petite Jahyra fut d’abord un garçon manqué doté d’un certain caractère. Son père, facteur d’armures, lui fit fréquenter les meilleures écoles d’escrime où elle se révéla fort douée.

Résidant dans une région occupée par les Verougues, sa possession du don la fit remarquer par les Edrulains et elle partit pour Libreterre recevoir ses enseignements.


Sa vive intelligence, son empathie, son calme lui permirent d’exceller dans plusieurs ambassades délicates, d’autant plus que sa maîtrise de la rapière et de la Magie de combat évite de lui adjoindre un garde du corps dans les lieux mal fréquentés.


2 point de peps, 3 points de résistance






Née en 34 (26 ans)

52 : Part sur Libreterre, employée pendant un an chez un mage-facteur d’armures le temps d'apprendre la langue et les étonnants usages de Libreterre.

53-56 : Grande apprentie. Reçoit son manteau à l’automne 56,

Automne 56 - Printemps 58 : premières missions sur Forlame, dont elle rentre blessée

Printemps 58- Été 59 : repos à La Tour pendant 4 mois puis protection d’un clan de tisseurs pendant un an. Se couvre de gloire en tuant un crapaud-lézard.

Automne 59-Automne 60 : Mission diplomatique dans les neuf baronnies en compagnie de Solban, dont elle tombe amoureuse (personne n’est parfait) avant une séparation orageuse.

Novembre 60 : arrivée à Havredoux en appui de l’équipe en place, qui en a bien besoin.


Toute ressemblance avec mon illustratrice préférée est (presque) fortuite, volontaire et totalement assumée
Les armures et photographies sont © l'atelier fantastique.

samedi 10 mars 2018

Friponnes RPG jeu du mois (de février) sur le Grog

Friponnes RPG a été choisi en tant que jeu du mois de février sur le grog !

Je ne résiste pas à l'envie de publier l'éditorial que ces gens de bon goût ont écrit à cette occasion. Que c'est bon d'être compris ! :

Faisons fi des neiges et des grêlons, cette année février sera fripon

Friponnes d’Étienne Bar, récemment sorti aux éditions Stellamaris, trouve son origine dans deux romans de l’auteur : La Ballade de Fronin et Face aux démons. Le jeu et les romans se déroulent dans l’archipel des Folandes, un monde d’Heroic Fantasy dans lequel se mêlent d’innombrables peuples et cultures, et où les personnages principaux, les fameuses Friponnes, affrontent l’adversité en usant de leurs charmes, de leur ruse et leur intelligence plutôt que de la violence gratuite. Un digne successeur d'Animonde !

On pourrait penser qu’un nouveau jeu médiéval fantastique n’aurait pas grand-chose à apporter, tant l’offre est déjà pléthorique et diversifiée. Friponnes réussit pourtant le pari, tout en utilisant de nombreux aspects classiques du genre, d’avoir une identité forte et unique.

Des nains ? Oui, mais ceux des Folandes ne sont pas des tueurs d’orques isolés sous leur montagne, mais un peuple ouvert et ingénieux qui fait profiter les autres de ses inventions. De la magie ? Bien sûr ! Mais pas de jet de flammes ou autre rayon de la mort. Une magicienne friponne utilisera des illusions, parlera aux animaux ou jouera au passe-muraille pour résoudre les problèmes. Des dragons ? Tout à fait, ils sont ici les alliés et les protecteurs des hommes.

Vous l’aurez compris, Friponnes prend un malin plaisir à se jouer des clichés de l’Heroic Fantasy, et l’on se retrouve au final avec un univers positif, lumineux, rempli d’amour et de friponnerie. Un peu comme si des communautés hippies venaient s’installer dans les Terres du Milieu… Attention, tout n’est pas rose ! Ce monde est également rempli de sorciers démoniaques, d’esclavagistes, de colonialistes, d’hommes d’affaire corrompus et autres joyeusetés. C’est là qu’interviennent les Édrulains incarnés par les joueuses et les joueurs. Leur rôle est de veiller sur les Folandes et de protéger les innocents de tous les malfaisants. Ils évitent autant qu’ils peuvent d’user de violence, et rendent la justice grâce à leur ruse, leur intelligence, leurs talents de séduction, leur magie friponne… De gentils vauriens au service du bien, qui n’oublient jamais de s’amuser et de prendre du bon temps dans cet archipel où les mœurs sont très libres !

Le système est une adaptation du générique FU, modifiée pour mettre en avant les spécificités de l’univers. On y retrouve donc toute l’abstraction du FU et sa grande capacité à générer de l’imprévu et des rebondissements, avec des ajouts tels que les cartes de Peps ou les aspects « En amour… » et « Face à l’opposition… », qui définiront les Friponnes autrement que par leurs talents martiaux et encourageront les joueuses et les joueurs à les incarner telles qu’elles doivent être : libres, malignes et lumineuses !

Si vous cherchez un peu de chaleur, de joie et d’amour en ce mois de février gris et froid, venez faire une balade dans les Folandes, devenez une Friponne !

dimanche 18 février 2018

Retour sur Havredoux

En tant que conteur à Friponnes RPG, Havredoux est mon terrain de jeux favori.

Une immense cité, cosmopolite, tolérante, où le polyamour est presque la norme, mais qui est aussi pleine d’affreux et de magouilleurs, de quoi bien occuper vos Friponnes.

Je vois les quartiers populaires 'Havredoux comme la Kasbah des Oudayas à Rabat - en beaucoup plus étendus!

Brève description

Havredoux est bâtie à flanc de plusieurs grandes collines qui descendent doucement vers le port et la mer.

Plus on monte, plus les demeures sont spacieuses, avec souvent de grands jardins quand il ne s’agit pas de parcs. Et plus il y a d’opulence, ça va de soi.

Plus on descend, plus les rues sont tortueuses, étroites (à tel point qu’on peut toucher les maisons de chaque côté en écartant les bras) et sombres.

(Les fils éléctriques en moins, bien sûr...)
 Les parcs publics, jardins communautaires, places herbagées sont nombreux et permettent à la ville de respirer.

Les maisons, souvent sur deux ou trois étages, sont en terre pour les plus modestes, en pierres pour les plus riches. Dans la majorité des cas, elles sont recouvertes d’un enduit blanc ou de couleur vive, d’où la ville tire son surnom de ville blanche.

La cité est très étendue et ces distances ainsi que la présence de nombreuses côtes font prospérer porteuses de bagages, conductrices de fiacres et messagères de tout poil.

Le port est le lieu de la ville le plus agité. Chaque jour, plusieurs milliers d’embarcations, de la modeste barque de pêche à la quadrirème verougue y entrent et sortent. La nuit, l’accès au port est rendu impossible par une énorme chaîne tendue au travers de l’accès à la mer. On y trouve de vastes entrepôts, des bouges à marins, plusieurs chantiers navals, des quais interminables, des lieux où tout s’achète et tout se vend, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le port ne dort jamais !

Le climat d’Havredoux est très doux, voire chaud au vu de la latitude de la ville. Il faut y voir là l’influence d’un courant chaud et de nombreux mages (sans compter celle du Protecteur, le puissant dragon-mage qui veille sur la ville depuis le fond de l’océan) sachant modifier le temps. Dès qu’on s’éloigne de la ville, il fait plus froid, l’air est plus vif et les pluies plus nombreuses.

Ce sont elles qui commandent

Mettez-vous ça dans le crâne une bonne fois pour toutes, ce sont les femmes les patronnes à Havredoux.

Vous pouvez faire jouer cela à la limite de la caricature, avec des types effacés, des hommes battus, le droit de vote interdit aux hommes (et donc des suffragets), une société où l’initiative de la séduction revient aux femmes (et tous les scandales qui vont avec), des masculinistes, de la polyandrie, des familles où l’homme se marie avec la femme désignée par sa mère, où il n’a droit de travailler qu’avec l’autorisation de son épouse, le genre neutre est le féminin, bref inverser tout ce qui sous-tend nos sociétés patriarcales.

Pas sûr que cela soit si amusant que ça à jouer sur le long terme, mais ça se tente. Une fois de plus, ce sont VOS Folandes, je ne fais qu’exposer ma vision de la chose.

On peut reprendre tout ce qui précède, en étant plus subtiles et en y ajoutant cette petite dose d’utopie doudou (pour reprendre les termes de mon amie Jeanne Corvellec) qui semble faire tant plaisir aux fans de mon jeu et de mon univers. Havredoux est une ville en paix depuis sept siècles, prospère et ouverte, et y vivre y est fort agréable, même s’il y a toutes ces empêcheuses d’être heureuses et tranquilles, qui justifient que vos Friponnes aillent prendre des risques et des baffes.

Cosmopolitisme et Tolérance sont les mamelles d’Havredoux...

Havredoux est en paix avec tout le monde (sauf avec les Sangrelins de Sombrerive, comme tout le monde dans les Folandes). L’hospitalité et la tolérance de ses habitantes font qu’elle constitue un lieu d’accueil pour tous celles et ceux qui fuient la guerre et l’oppression (à Verlande, Malinche, Borêne…), les sociétés machistes et violentes (Les Milîles et Borêne), les religions oppressantes (Les Milîles et Borêne, encore).

Bien sûr, on trouvera à Havredoux les habituelles crétines racistes ou tout simplement frileuses, les tenantes du « c’était mieux avant », du « mettez-moi ces sales étrangères dehors » mais leur voix reste minoritaire et très critiquée.

La loi, c’est la loi

Havredoux est une cité ci-vi-li-sée où on ne rigole pas du tout avec la loi. Les Nonnes-Guerrières (qui ne sont pour moi en rien affiliées à une quelconque religion, contrairement à ce que le livre de base laisse entendre) ne sont pas des comiques et font leur boulot sérieusement. Ne dit-on pas qu’il vaut mieux essayer de négocier avec une dogue qui a une rage de dents qu’avec une Nonne-Guerrière ?

La loi s’applique à tous. Les Nonnes-Guerrières ne sont que très rarement corrompues, elles respectent les principes de présomption d’innocence et n’usent de brutalité qu’en dernier recours. Dans ce cas, elles se lâchent vraiment…

Qui dit loi dit avocates. Elles pullulent à Havredoux et vous protègent d’autant mieux que vous avez les moyens de les payer. Mais on trouvera aussi la (plus ou moins) jeune avocate qui vous défendra pour le seul plaisir, par idéalisme, par goût de la Justice, par amour ou pour d’autres raisons moins avouables. On reste dans une utopie…

Entre autres choses, le port d’armes est très fortement réglementé. On ne se balade pas dans la rue avec une rapière à la ceinture sans se faire demander son permis de port d’armes. Et, naturellement, le trafic de faux permis plus ou moins bien imités est florissant.

Et comment obtient-on ce permis? Je ne sais pas vraiment, mais je suis sûr d’une chose : c’est long et compliqué. Préparez-vous à de longues queues et à ré-expliquer votre cas plusieurs fois à des fonctionnaires zélées et parfois un peu bornées. Votre patience sera mise à rude épreuve !

On ne se bagarre pas à tout bout de champ. Si vous frappez quelqu’un, ça se finit presque toujours au poste et vous avez intérêt à connaître les principes d’application de la légitime défense. On ne réagit pas à une insulte par une baffe et encore moins en sortant une lame. Si vos joueuses ont trop joué à des jeux où la violence est le mode classique de règlement des différends, voici une occasion en or de les rééduquer !

Havredoux est également une ville où les corporations sont puissantes. On n’installe pas le moindre commerce ou autre activité ayant pignon sur rue sans l’agrément de la corporation dont on dépend qui s’assure que vous avez toutes les compétences requises pour être une femme de l’art et que vos activités ne vont pas embêter vos voisines. Et la concurrence est une façon d’embêter ses voisines.

Tant que vous y êtes, il ne faut pas vous gêner pour inventer les règlements les plus farfelus. Le nombre de plumes à votre chapeau doit toujours être en nombre impair. Il est interdit de porter du rouge le mardi ou de mettre du lait dans son thé entre minuit et 6 heures du matin. Faites sentir à vos friponnes qu’elles sont en terre étrangère et que l’adaptation n’est pas chose facile !

Une justice non expéditive

La peine de mort est abolie à Havredoux depuis longtemps et la galère (la pire peine qui soit, sachant que le sort d’une galérienne à Havredoux est presque enviable en comparaison de celui de son homologue à Borêne ou Verrou) est réservée aux pires criminelles, pour lesquelles aucune autre solution n’est envisageable. Pour les non-Havredouciennes (sachant que la citoyenneté est acquise au bout de quelques années de vie tranquille), l’exil est la norme (et les fichiers sont bien tenus).

Pour les autres, on privilégiera toujours une peine de réparation : travaux que personne d’autre ne veut faire (les éboueuses à Havredoux sont des personnes condamnées à cela), amendes (quand la personne ayant commis le délit est solvable). En campagne, il peut-être amusant que l’affreuse qui a essayé de vous faire avoir les pires ennuis devienne votre jardinier pendant quelques mois.

Une part non négligeable du travail des Nonnes-Guerrières est de s’assurer de la bonne exécution des peines.

La ville des affaires

Havredoux est avant tout une ville de commerçantes, où tout (ou presque) s’achète et se vend. Avec son lot d’aigrefines, d’affairistes, de malines, de négociantes. Une des principales sources de revenus de la ville est constituée par les taxes sur les produits importés et, donc, forcément, il y a des trucs qui circulent sous les manteaux et les jupes et les contrebandières sont prospères… quand elles ne se font pas attraper.

Les accords commerciaux sont un élément important de la politique étrangère de la Ville-Etat et, en particulier, elle est le lieu d’une âpre lutte (pas toujours diplomatique) entre les Verougues qui cherchent à écouler leurs produits et… à peu près tout le reste du monde.

Une fois de plus (j’insiste), on est dans une utopie. L’Havredoucienne, à quelques exceptions près (sinon, ce ne serait pas drôle), n’a pas pour but principal dans la vie d’arriver en étant la plus riche au cimetière. La prospérité est y recherchée mais les Havredouciennes ont une conscience et une culture politiques élevées et quiconque ne se comportera pas avec un minimum d’éthique risque de voir les clients, fournisseurs et autres partenaires commerciaux la fuir comme la peste.




Un mode de gouvernement original

Comme indiqué dans le billet cité plus haut (août 2008, ça ne nous rajeunit pas) , c’est une république matriarcale avec à sa tête un conseil des représentants des huit principales corporations de la ville : pêcheurs, artisans, marchandes, banquières et changeuses de monnaies, boutiquières, prostituées (appelées ici soulageuses), les femmes de soin — herboristes, guérisseuses, matrones et médecins — et magiciennes (le féminin est ici présent à raison; les corporations des pêcheurs et artisans ont toujours un homme à leur tête, les autres sont évidemment toujours dirigées par une femme). Chaque corporation dirige le conseil pendant un trimestre à tour de rôle. Les décisions sont prises par consensus, généralement autour d’une tasse de thé. D’ailleurs, la population n’hésite jamais à descendre dans la rue exprimer son mécontentement devant toute décision qui lui déplaît.

Autrement dit, pas grand-chose ne change… On ne change pas les lois en un trimestre et si une maîtresse de corporation fait passer une loi un peu audacieuse, il est probable qu’elle soit annulée quelques mois plus tard.

Une chose est néanmoins sûre, à Havredoux, c’est la rue qui gouverne.

Et comment faire pour qu’on ne s’y ennuie pas ?

Mais alors, me direz-vous, comment procéder pour faire d’Havredoux le terrain de jeux favori de vos Friponnes ?

Le miel attire les mouches

Forcément, tant d’opulence, dans une cité régie par des femmes (j’entends déjà les rires gras des Borênans) va attirer toutes les affreuses attirées par la facilité et les faibles risques qu’elles croient courir. Et qui vont-elles trouver en travers de leur chemin??

Nos amies les Verougues

Et ben oui, elles sont encore là?!

Commençons par rappeler que les Mina-Rokanes, les Libreterrannes, les Marchandes du Grand Nord se feront hacher menu plutôt que de vendre quoi que ce soit à une Verougue, quel que soit son prix, mais que rien ne l’empêchera de le faire à une Havredoucienne qui n’a pas les mêmes préjugés.

Et comme tout ça est fortement taxé, il y a des petites malines qui essaient de passer entre les mailles des douanières et qui vont filer de la mauvaise came aux Verougues. Parce qu’escroquer une Verougue, ce n’est quand même pas un crime !

L’herbe-qui-fait-rire

En parlant de came, et malgré son nom qui prête à sourire, cette drogue est une saloperie hyperaddictive qu’on absorbe souvent à l’insu de son plein gré, mettant ainsi le doigt dans un engrenage infernal.

Et comme celles qui la vendent sont très loin d’être des filles de cœur, même les Nonnes-Guerrières sont désarmées...

Le trafic en est bien sûr condamné mais aussi son usage. Et, naturellement, une des amies des friponnes (ou une des friponnes) va fumer un soir un p’tit pétard avec cette fille si sympa et mettre le doigt dans l’horrible engrenage. Et qui va devoir l’en sortir ?

À noter que Lauranna est une des très rares guérisseuses de la ville qui sache guérir l’addiction à cette horreur. L’occasion de croiser une Edrulaine qui va forcément repérer les talents de nos Friponnes et leur proposer du travail !

On ne badine pas avec la loi

En écho avec ce qui précède, forcément, une de vos friponnes ou, plus souvent, une de leurs amies, va être en froid avec les autorités. Et quand elle sera confrontée à un chantage sordide, vers qui cette (forcément charmante) personne va-t-elle se tourner ?

À titre d’exemple de situation de départ d’un scénario, une jeune et jolie jeune femme qui exerce la profession de soulageuse à ses moments perdus sans être affiliée à la guilde/corporation (ce qui est rigoureusement interdit) est harcelée par une vile individue qui la fait chanter ou lui demande ce qu’elle n’a pas à lui demander...

Encore des Verougues

Puisque Havredoux est un des rares endroits où elles peuvent débarquer et faire du tourisme et des affaires tranquillement, la ville grouille de Verougues opportunistes, prétentieuses, hautaines, cupides, désagréables (des Verougues quoi !). Et vos friponnes vont les laisser tranquilles ? Vraiment ?

Dame Sornelle

Dame Sornelle (page 313 du livre de base) est la plus riche usurière d’Havredoux. Propriétaire de nombreux logements et commerces qu’elle louerait à prix d’or si elle le pouvait, elle est le dernier recours de celles qui ont fait de mauvaises affaires et qui ont désespérément besoin d’un peu d’argent frais.

Haïe de toutes (mais elle le leur rend bien), elle œuvre à la limite de la légalité en apparence (et, en réalité, franchement en dehors), n’hésitant jamais à user de coercition voir de violence via un écheveau d’intermédiaires qu’il sera ardu de remonter.

Dès qu’il y a des activités lucratives à financer, quelque soit la nature des dites activités, surtout quand elles sont illégales, il y a un sbire de Dame Sornelle pas loin. C’est la némésis parfaite, la vilaine araignée qui tire les ficelles, corrompt les âmes et affaiblit les cœurs. Sauf celles des Friponnes, ça va de soi.

Les réfugiées

Quelle que soit l’époque où on joue, il y a toujours, hélas, une sale guerre en cours quelque part dans les Folandes.


Et, forcément, quand il y a des guerres, il y a des réfugiées (lesquelles sont accueillies avec humanité et chaleur dans la ville blanche, il n’est pas interdit de rêver) et il y a des vilaines qui essaient de profiter de la situation.

Nos amies les Edrulaines

L’ambassade de la Confrérie des Edrulains, dirigée par la merveilleuse Lauranna, est un endroit idéal pour permettre aux personnages de vos joueuses de croiser les grandes gentilles de ce monde. Selon votre humeur du moment, cela peut être très facile (c’est quand même plus sympa de se faire inviter par Lauranna dans le meilleur salon de thé de la ville que de se faire payer une mauvaise bière par une vieille dans une auberge rance) ou très difficile, car nos amies, traquées par les barbouzes des Services Spéciaux Verougues et autres affreuses à qui elles ont joué des mauvais tours par le passé, ne se baladent pas au grand jour et la localisation exacte de l’ambassade est connue seulement de quelques personnes. Et les déménagements sont fréquents !

Contrebandières et coups fourrés

Comme dit précédemment, Havredoux est une ville marchande (une espèce de Venise en plus… ouverte et accueillante) qui se finance avec des taxes sur les marchandises. Et qui dit taxes dit forcément marché noir et contrebande pour optimiser ses revenus. C’est donc une activité juteuse qui doit être judicieusement organisée pour garantir une certaine pérennité et un revenu régulier. On peut donc facilement considérer que quelques marchandes influentes financent le plus discrètement possible cette activité à coup de pots-de-vin et de dessous de table bien répartis. Cela permet donc de faire arriver des marchandises interdites en ville ou de revendre des biens précieux avec des prix très intéressants par rapport aux prix du marché.

Mais la contrebande a ses règles : on triche avec les autorités portuaires et administratives de la ville, mais on ne verse jamais dans le meurtre ou la violence aveugle. C’est très mauvais pour les affaires. Alors que dire de ces nouvelles venues, des naufrageuses (qui allument des feux sur la côte pour leurrer les bateaux marchands qui viennent s’écraser sur les récifs et qui n’ont plus qu’à ramasser les biens éparpillés sur la plage) sans foi ni loi qui mettent les Nonnes-Guerrières d’Havredoux sur le branle-bas de combat, Les marchandes qui dirigent la contrebande en sous-main peuvent contacter les Edrulaines (il y a quand même pas mal de mortes) pour pallier au manque de résultat des Nonnes-Guerrières et débusquer ces naufrageuses qui mettent à mal tout le commerce. De là à trouver que des Verougues manipulent les naufrageuses pour déstabiliser l’économie locale et tirer les marrons du feu, il n’y a qu’un pas…


Je profite ce billet pour créer un tag "Havredoux" pour toutes celles que ça intéresse.

Merci à Vincent, à Théo et à tous les autres pour leurs contributions à ce texte. 

Merci à  Gherhartd Sildoenfein pour sa relecture attentive.

Images glanées sur le net, tous les droits sont bien sûr ceux de leurs auteurs

dimanche 28 janvier 2018

Friponnes RPG - Rahajida

Rahajida, à l'extrême sud-ouest des Folandes, est le croisement improbable entre les 1001 nuits, l'Inde de Bollywood et un léger soupçon d'utopie (on est dans les Folandes quand même)
Edwin Lord Weeks - The Doctor's Visit (from A Thousand and One Night series) (1903) trouvée ici sous licence CC

Sultanats, sultans et sultanes

Rahajida se compose de 101 sultanats, indépendants les uns des autres.
La liberté de circulation est presque totale.

Il n’y a qu’une seule grande ville dans chaque sultanat, qui est en général sa capitale.

La très grande majorité des sultanats ont un accès à la côte et la ville est souvent un port.

Le sultan (ou la sultane dans un sultanat sur 3) est choisi par la population, sans que le processus soit formalisé par une élection. Si le peuple le juge indigne de sa charge, le sultan se destitue de lui-même ou finit généralement dans un cachot humide, en exil, exceptionnellement au bout d’une corde..

Le premier rôle du Sultan est de rendre la justice dans les cas les plus graves et il s’appuie sur un mage expert en lecture d’esprit.

Bien sûr (et hélas), certains sultanats sont dirigés par des souverains démagogues et indignes de leurs charges. Les rahajidans disent « On a le sultan qu’on mérite ».

Quelques sultanats

  • Kajistan
  • Talim Nadu
  • Babouchistan
  • Alebelinstan
  • Konsistan
  • Blinistan
  • Inexistan
  • Trodistan
  • Sétatristan
  • Protistan
  • Caramelistant
  • Surexstan
  • Ploukistan
  • Boukistan
  • Equidistan
  • Persistan
  • Filalinjekistan

Armées et polices

A Rahajida, il est interdit aux sultans d’avoir une armée. Une petite milice de volontaires est parfois présente dans les régions où les brigands sont un peu trop nombreux mais il s’agit de troupes rassemblées pour l’occasion, pour une mission précise et qui sont dissoutes une fois qu’elle est accomplie.
La police est assurée par quelques mages triés sur le volet. L’effectif est souvent faible car la criminalité est rare.

Les champions

Chaque sultan a le droit de recruter un champion ou une championne qui est son garde du corps attitré. Ce sont souvent des non rahajidans, anciens Edrulains ou Servants de l’Unique, combattants d'exception. Pour être sûr que ce ne sont pas des psychopathes, un mage leur examine soigneusement la tête. Le champion est le bras armé du sultan, son protecteur, son conseiller, rarement son exécuteur, plus souvent son amant(e). C’est un métier fort bien rémunéré, qu’on exerce pas plus de 3 ans, même s’il arrive qu’un champion passe d’un sultanat à un autre.

Riches et pauvres

Un riche se doit de s’entourer du plus grand nombre possible de pauvres : serviteurs, jardiniers, artistes, cuisiniers, concubins et concubines, précepteurs (pour ses enfants et ceux de ses pauvres). Ils vivent autour de lui, bénissent son nom au moins quinze fois par jour, en une communauté joyeuse, bruyante et bigarrée.

La richesse d’un riche ne s’estime pas en or ou en gemmes mais au nombre de pauvres autour de lui.
Ainsi, il n’y a pas d’indigents à Rahajida. Et le pauvre n’a souvent de pauvre que le nom.

Celui qui ne fait pas ça subit l’opprobre de ses contemporains, à commencer par sa famille. Personne ne fera commerce avec lui et il sera rapidement condamné à la solitude.

L’héritage n’existe pas sur Rahajida : un riche qui meurt voit sa fortune partagée entre tous ses pauvres. Si l’héritage est conséquent (sauf quand le riche meurt jeune), le riche sera conspué car c’est la preuve qu’il a mal vécu.

samedi 6 janvier 2018

Friponnes RPG - Gérer les picaillons

... le flouse, l'oseille, la fraîche, le flouse, le blé...


Même si l'aspect gestion des ressources est -volontairement- laissé de côté dans les règles, il peut être intéressant d'évoquer comment gérer cet aspect du jeu qui peut avoir son importance dans certaines campagnes ou parties.

Méthode 1, bassement comptable

Vos friponnes gèrent leurs sous de façon classique, en comptant leurs dépenses et les ressources. 
Ça ne m'inspire pas plus que ça. C'est Friponnes RPG, pas Comptables et Epiciers.
Cela implique de créer (ou de récupérer dans un autre jeu voisin) des tables de coût. 

A titre d'exemple, j'avais produit ce qui suit, valable pour la bonne cité d'Havredoux

Les sous à Havredoux

La pièce d'or à Havredoux s'appelle le Doux d'Or (DO).
Un Doux d’Or = 100 euros (approximativement)
Un Doux d’Argent = 1 euro
On a aussi des Doux d'Argent (DA) et des Doux de Bronze (DB). 1DO = 100DA = 1000DB.
On parle généralement en DA.

Quelques indications de niveau de vie :

(Tous les prix sont exprimés en DA)
 
     Un repas correct dans la rue (une charrette à bouffe) : 4 à 8 selon ce qu’on mange et le quartier
     Un très bon repas dans une auberge : 20 à 50
     Une nuit dans une auberge ou chez des particuliers (très fréquent)
     Dortoir commun ou paillasse dans un coin : 10
     Chambre particulière simple : 25
     Chambre très luxueuse : 200
     Une prestation avec une soulageuse. Les soulageuses prennent, au grand maximum, 3 à 4 clients sur 24 heures (pas d’abattage à Havredoux, au moins officiellement) et moins encore pour les soulageurs : un le matin, un l’après-midi, un en début de soirée et un autre en fin de soirée qui finit souvent la nuit avec la belle/le beau : 30 à 100 selon l’expertise de la professionnelle, le lieu, le client, l’humeur, le temps qu’il fait, la durée, la nature de la prestation...
     Le soin d’un guérisseur : toujours gratuit, un guérisseur ne monnaye pas son talent, sinon il le perd. Par contre, un guérisseur sera toujours logé, nourri, blanchi et distrait gratuitement par des gens généreux ou qui s’estiment redevables envers lui. De toute façon, un guérisseur n’est pas intéressé par l’argent, sinon, il ne peut pas être guérisseur. Et ça coutera des points de PEPS si vous le jugez nécessaire.
     Une prestation basique d’un magicien pour réparer un objet basique ou lui redonner un aspect neuf ou user de Magie Domestique pour nettoyer un gros tas de vêtements sales : 5 à 10.
     Un déplacement dans un fiacre (taxi) : de 10 à 200 selon la distance et le temps passé
     Loyers (oui, ils ne sont pas chers à Havredoux) mensuels
     Une piaule sous les combles, commodités sur le palier : 100
     Un “studio” avec l’eau courante : 200 à 300
     Une maison de 3 ou 4 pièces : 400 à 600 
     Objets manufacturés : A Havredoux, on ne va pas trouver de trucs pas chers genre “made in Verrou” dans des conditions indignes. Parce que 1) C’est hyper taxé à l’arrivée et 2) l’Havredoucien, même fauché, n’achète pas de la merde et 3) un magicien vous répare ça pour pas grand-chose. Havredoux est avant tout une économie de services !
     Une chemise ou petite robe : 50 à 200
     Une épée (attention, permis de port d’arme requis) : 500 à 2000
     Revenus mensuels. Oui, l’échelle des revenus est resserrée, on est dans une utopie, par Lokar ! et la cupidité est mal vue. C’est pour ça que Dame Sornelle (la grande méchante du scénario Le Moulin Roux du livre de base) est si odieuse, personne ne l’aime !
     Un apprenti : 200
     Ouvrier, employé, serveur : 1000
     Artisan qualifié : 2000
     Expert : 4000 à 10 000 (pour le très grand spécialiste du sujet)
     Le Moulin Roux (au bas mot, selon Me Honome) : 2 500 000
     La fortune de Dame Sornelle (selon des rumeurs) : 200 000 000
 

Méthode 2, pompée du Black Hack

Le Black Hack est un très bon jeu OSR récent de David Black,que Bruno Bord a eu l'excellente idée de traduire

En dehors de ses mécaniques sympathiques et originales (je reste franchement impressionné par ce que produisent certains autour de l'OSR), le Black Hack a introduit une idée totalement géniale, le dé d'usure (Risk Die en granbreton).

Je cite M. Bord :

Tous les éléments listés dans la section "équipement" qui ont un dé d'usure sont considérés comme consommables, limités en temps ou quantité. Quand cet objet est utilisé, à la Minute (tour) suivante, son dé d'usure est lancé. Si le résultat est 1 ou 2, le dé d'usure est descend d'un niveau en suivant l'échelle suivante :

d20 > d12 > d10 > d8 > d6 > d4

Quand vous lancez 1-2 sur un d4, l'élément est totalement consommé et le personnage ne peut plus l'utiliser.

Autrement dit, vous ne partez pas à l'aventure avec un carquois de 20 (ou 30 ou 40) flèches, mais avec un carquois de flèches D10 (par exemple).

Et à chaque fois que vous utilisez le contenu de votre carquois, vous lancez un dé. Un D10 dans notre exemple et si vous faites un 1 ou un 2, votre carquois devient un carquois D8.

Et cela peut s'appliquer à toutes les ressources : votre stock de rations, le contenu de votre outre de vin, cette excellente bouteille d'alcool des 12 fruits offerte par ce brave Nils, et évidemment pour ce qui nous concerne ici votre porte-monnaie, votre portefeuille, votre compte de banque (la monnaie scripturale existe dans certaines îles).
Bien sûr, un objet D20 sera quelque chose de grande capacité, pas facilement transportable ou alors magique.

Bon, cela implique d'introduire des dés polyédriques dans Friponnes mais, croyez-moi, cela introduit une mécanique originale qui vaut vraiment la peine d'être testée.

Méthode 3, en respectant les principes (sacrés) de FU et en gardant que les D6

Un équipement (un portefeuille bien rempli) , un atout (Fortune familiale, Plein aux as, Pété de thunes) peut vous accorder un (voire deux) dés de bonus dans un jet de dépense, pour répondre à la question "Ai-je assez d'argent pour acheter cela ?" .

Cela fonctionne bien. On peut bien sûr ajouter des conditions Dispendieux (un ou deux dés de malus) ou Bon marché (un dé de bonus).

Le souci est que cela ne traduit pas l'épuisement de la ressource, à moins de filer une condition Fauché, voire Raide et même Sur la paille (correspondant à des conditions de niveau 1, 2 ou 3) à la Friponne qui en aura trop abusé en attendant qu'elle se refasse.

On peut aussi introduire un équipement "Un mignon paquet de thunes" qui procure un dé supplémentaire lorsqu'on veut dépenser des sous, à partir du moment où ça se compte en Doux D'Or. (pour Havredoux, à transposer dans la monnaie locale selon le lieu d'aventures)

Quand vous voudrez faire une dépense significative (on ne parle d'une bière dans un troquet ou d'un bol de soupe acheté dans la rue), vous jetterez un dé de plus. Le conteur peut imposer une condition “cher” qui vous enlève ce bonus, voire une condition “très cher” qui amène un dé de malus...

Tant que le résultat est à 4 ou +, ça passe.
Si que le résultat est à 3 ou -, deux choix : vous vous dites "ça ne va pas le faire" et vous renoncez à la dépense (avec toutes les conséquences désagréables que cela implique) et vous gardez votre équipement ou alors vous obtenez l'objet de votre convoitise et perdez votre équipement.

Bien sûr, pour que cela ne s'épuise pas trop vite, on peut se permettre d'introduire un niveau d'équipement sur le principe des niveaux des atouts en leur trouvant des qualificatifs. Un gros paquet de thunes apportera deux dés de bonus mais deviendra Un mignon paquet de thunes au premier jet inférieur ou égal à 3.

Voilà. N'hésitez pas à me faire remonter vos commentaires... 

Une excellente année Friponnes à vous, lecteurs. 
Merci de me lire !